Dans un monde en quête de sens et d'impact, l'économie solidaire (ESS) émerge comme une alternative prometteuse au modèle économique traditionnel. Cette approche, qui place l'humain, l'environnement et l'ancrage territorial au cœur de ses préoccupations, attire de plus en plus de jeunes entrepreneurs désireux de conjuguer réussite professionnelle, innovation et engagement social. L'attrait croissant de cette approche découle d'une convergence entre les aspirations de cette génération et les valeurs fondamentales de l'ESS, offrant une voie vers un entrepreneuriat plus responsable et durable.
Mais, quels sont les moteurs de cet engouement ? Quelles sont les opportunités concrètes que l'ESS offre aux jeunes pousses ? Et quels défis doivent-ils relever pour prospérer dans ce secteur en pleine expansion ?
Définition et fondements de l'économie solidaire : un modèle redéfini pour une génération consciente
L'économie solidaire se distingue par une approche économique qui privilégie l'humain et l'environnement, ainsi que la démocratie et la coopération, par rapport à la seule maximisation du profit financier. Elle regroupe des entreprises, des organisations et des collectifs qui cherchent à concilier activité économique, utilité sociale ou environnementale, et respect de principes éthiques. Ce modèle répond à un besoin croissant de sens, de transparence et d'impact positif dans le monde des affaires, particulièrement ressenti par la jeune génération.
Les principes fondamentaux de l'économie solidaire sont l'utilité sociale ou environnementale, la gouvernance démocratique et participative, la non-lucrativité ou lucrativité limitée, la solidarité et la viabilité économique. Concrètement, cela signifie que ces entreprises cherchent à répondre à des besoins sociaux mal couverts par le marché, impliquent leurs parties prenantes (salariés, bénévoles, usagers) dans les décisions stratégiques, réinvestissent leurs bénéfices dans leur mission sociale ou environnementale, privilégient la coopération et la mutualisation des ressources, et s'assurent de la pérennité de leur modèle économique.
- **Utilité Sociale et Environnementale :** Création d'emplois inclusifs pour les personnes éloignées du marché du travail, accès à des services essentiels pour les populations vulnérables, protection de la biodiversité, lutte contre le gaspillage alimentaire.
- **Gouvernance Démocratique :** Chaque membre, une voix, quel que soit son capital investi, garantissant une prise de décision collective et transparente. L'implication des bénévoles est également cruciale.
- **Non-lucrativité ou Lucrativité Limitée :** Priorité au développement du projet social, à l'amélioration des conditions de travail des salariés et à la consolidation de l'impact environnemental sur la distribution de dividendes aux actionnaires.
Utilité sociale et environnementale : un impact positif au cœur de l'action entrepreneuriale
Au cœur de l'économie solidaire réside la volonté de répondre à des besoins sociaux et environnementaux non satisfaits ou mal couverts par le marché ou les services publics. Les entreprises de l'ESS se positionnent comme des acteurs de changement social et environnemental, proposant des solutions innovantes et adaptées aux territoires pour des problématiques telles que la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, la promotion de l'agriculture durable, la réduction des inégalités d'accès à la santé et à l'éducation, la transition énergétique et la protection de l'environnement.
En France, l'économie sociale et solidaire représente un poids économique significatif, avec plus de 2,38 millions de salariés et une contribution de plus de 10% au PIB national. Plus de 220 000 entreprises de l'ESS contribuent activement à la création d'emplois durables et au développement de solutions innovantes pour répondre aux défis sociaux et environnementaux locaux. Ce secteur est en constante expansion, témoignant de son attractivité et de son potentiel de croissance, en particulier auprès des jeunes générations.
Gouvernance démocratique et participative : un pouvoir partagé entre les acteurs et les parties prenantes
La gouvernance démocratique et participative est un autre pilier fondamental de l'économie solidaire. Elle se traduit par la participation active et l'implication de toutes les parties prenantes (salariés, bénévoles, usagers, clients, fournisseurs, partenaires) aux décisions de l'entreprise, garantissant ainsi la prise en compte des intérêts de chacun et la transparence des processus décisionnels. Ce modèle de gouvernance favorise la responsabilité collective, l'engagement de chacun et la création d'un environnement de travail collaboratif et stimulant.
Dans les structures de l'ESS, la notion de "parts sociales" est courante, notamment dans les coopératives. Par exemple, une personne peut détenir 100 parts sociales, mais cela ne lui donne pas plus de pouvoir qu'une personne qui n'en détient qu'une seule voix lors des assemblées générales. Ce principe "une personne, une voix" est fondamental pour garantir la démocratie, l'équité et l'inclusion au sein de la structure. Il encourage également l'implication de tous les membres dans la vie de l'entreprise et dans la définition de sa stratégie.
Non-lucrativité ou lucrativité limitée : la priorité à la mission sociale et environnementale
Les entreprises de l'économie solidaire ne cherchent pas à maximiser les profits financiers pour les actionnaires, mais à réinvestir leurs bénéfices dans le développement de leur mission sociale et environnementale, dans l'amélioration des conditions de travail de leurs salariés, ou dans la consolidation de leur modèle économique. La lucrativité est limitée, ce qui signifie que les éventuels excédents sont utilisés pour financer de nouveaux projets, renforcer les services proposés aux usagers, ou augmenter les salaires des employés. Cela permet de garantir que la mission sociale et environnementale reste au cœur des préoccupations de l'entreprise, et que les intérêts financiers ne prennent pas le pas sur les valeurs et les objectifs de l'ESS.
Il est estimé que près de 75% des entreprises de l'ESS réinvestissent leurs excédents dans le développement de leurs activités sociales ou environnementales, renforçant ainsi leur impact positif sur la société. Seulement 25% distribuent une partie de leurs bénéfices aux salariés ou aux membres de l'entreprise, sous forme de primes ou de dividendes limités. Ces chiffres démontrent l'engagement fort des entreprises de l'ESS envers leur mission et leur volonté de pérenniser leur action au service du bien commun.
Les valeurs en résonance : un match parfait entre aspirations personnelles et impact social positif
L'attrait de l'économie solidaire pour les jeunes entrepreneurs s'explique en grande partie par une forte convergence de valeurs entre les aspirations de cette génération et les principes fondamentaux de l'ESS. La génération actuelle, souvent appelée Millennials ou Génération Z, est particulièrement sensible aux enjeux sociaux et environnementaux, à la recherche de sens et d'épanouissement professionnel, et désireuse de s'engager dans des projets qui contribuent à un monde plus juste, plus durable et plus solidaire.
Les jeunes sont de plus en plus nombreux à vouloir s'investir dans des projets qui ont un impact positif sur la société et sur l'environnement, que ce soit en luttant contre le changement climatique, en promouvant l'égalité des chances, en soutenant le développement local, ou en favorisant la consommation responsable. L'économie solidaire leur offre un cadre idéal pour concrétiser ces aspirations, en leur permettant de créer ou de rejoindre des entreprises qui partagent leurs valeurs et qui s'engagent activement en faveur du bien commun.
Recherche de sens et d'épanouissement professionnel : un travail aligné avec ses convictions
Pour les jeunes, le travail n'est plus seulement un moyen de gagner sa vie, mais aussi une source d'épanouissement personnel, de développement de leurs compétences et de contribution à un projet qui a du sens. Ils recherchent un emploi qui leur permette d'utiliser leurs talents et leur créativité pour faire une différence positive dans le monde, en accord avec leurs valeurs et leurs convictions personnelles. L'économie solidaire leur offre cette possibilité, en leur permettant de travailler sur des projets qui ont un impact social et environnemental mesurable, et de s'investir dans des entreprises qui partagent leur vision d'un avenir plus durable.
Une étude récente révèle que plus de 80% des jeunes considèrent que l'impact social et environnemental de leur travail est un critère important, voire déterminant, dans leur choix de carrière. Près de 60% seraient prêts à accepter un salaire moins élevé pour un emploi qui a du sens et qui leur permet de contribuer à un projet qui leur tient à cœur. Cela montre l'importance croissante accordée à la dimension sociale et environnementale du travail par les jeunes générations, et leur volonté de s'investir dans des entreprises qui ont un impact positif sur la société.
Engagement social et environnemental : agir concrètement pour un monde meilleur et plus responsable
La génération actuelle est particulièrement préoccupée par les enjeux sociaux et environnementaux tels que le changement climatique, la perte de biodiversité, la pauvreté, les inégalités, la discrimination, et le gaspillage des ressources naturelles. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à s'engager dans des actions citoyennes, à adopter des modes de consommation plus responsables, à soutenir les entreprises qui s'investissent dans le développement durable, et à faire entendre leur voix pour défendre les causes qui leur tiennent à cœur. L'économie solidaire leur offre un moyen concret d'agir pour un monde meilleur, en créant ou en rejoignant des entreprises qui partagent leurs valeurs et qui mettent en œuvre des solutions innovantes pour répondre aux défis sociaux et environnementaux de notre époque.
Un sondage indique que plus de 70% des jeunes se disent prêts à boycotter une entreprise qui ne respecte pas l'environnement ou qui adopte des pratiques commerciales contraires à l'éthique. Plus de 65% sont également disposés à payer plus cher pour un produit ou un service qui est respectueux de l'environnement, qui est produit dans des conditions de travail équitables, ou qui soutient une cause sociale. Cela témoigne de la sensibilité croissante des jeunes aux enjeux de développement durable et de leur volonté de soutenir les entreprises qui s'engagent en faveur d'un monde plus juste et plus responsable.
Attachement à la collaboration et au partage : une force collective pour innover et transformer
Les jeunes valorisent la collaboration, le partage, l'intelligence collective et la co-création. Ils sont plus enclins à travailler en équipe, à partager leurs connaissances et leurs compétences, à s'entraider pour atteindre un objectif commun, et à s'inspirer des idées et des expériences des autres. L'économie solidaire, qui privilégie la coopération à la compétition, la mutualisation des ressources et la création de liens sociaux, leur offre un cadre de travail idéal pour exprimer ces valeurs, développer des projets innovants, et construire un avenir plus solidaire et plus durable.
L'essor des espaces de coworking, des fablabs, des communautés de pratique et des plateformes collaboratives témoigne de cet attachement des jeunes à la collaboration et au partage. Ces espaces et ces outils leur permettent de se connecter avec d'autres personnes qui partagent leurs intérêts et leurs valeurs, de mutualiser leurs compétences et leurs ressources, de développer des projets innovants, et de créer des liens sociaux durables. Cette approche collaborative favorise la créativité, l'innovation, l'apprentissage mutuel et la construction d'une intelligence collective au service du bien commun.
Opportunités pour les jeunes entrepreneurs dans l'économie solidaire : innover et entreprendre autrement pour un impact durable
L'économie solidaire offre de nombreuses opportunités aux jeunes entrepreneurs qui souhaitent créer une entreprise à impact social et environnemental positif, et qui sont à la recherche d'un modèle économique alternatif, plus responsable et plus durable. Des secteurs d'activité porteurs aux modèles économiques innovants, en passant par les dispositifs d'accompagnement et de financement spécifiques, les possibilités sont vastes et variées, offrant un terrain fertile pour l'innovation et la créativité.
La flexibilité et l'adaptabilité de l'ESS permettent d'adapter les structures juridiques et les modèles économiques aux besoins et aux envies de chaque entrepreneur, offrant un cadre propice à l'expérimentation et à l'innovation. Les jeunes entrepreneurs peuvent ainsi créer des entreprises qui répondent à des besoins spécifiques, tout en respectant les valeurs de l'économie solidaire, et en contribuant à la construction d'un avenir plus juste, plus durable et plus solidaire.
- **Économie Circulaire et Valorisation des Déchets :** Développement de solutions innovantes pour la réduction, le réemploi, la réparation, le recyclage et la valorisation des déchets, contribuant à la préservation des ressources naturelles et à la lutte contre le gaspillage.
- **Agriculture Urbaine et Alimentation Durable :** Création de fermes urbaines, de jardins partagés, de systèmes de production alimentaire en circuit court, et de solutions pour favoriser l'accès à une alimentation saine, locale, de qualité et respectueuse de l'environnement.
- **Technologies Sociales au Service du Bien Commun :** Développement d'applications, de plateformes et de solutions numériques pour faciliter l'accès à l'éducation, à la santé, à l'emploi, à la culture, aux services publics et à l'information, en particulier pour les populations les plus vulnérables.
Secteurs porteurs pour les jeunes entrepreneurs dans l'ESS : des réponses innovantes aux défis contemporains
Plusieurs secteurs d'activité offrent des perspectives particulièrement intéressantes pour les jeunes entrepreneurs dans l'économie solidaire, en répondant à des besoins sociaux et environnementaux croissants et en proposant des solutions innovantes pour construire un avenir plus durable. L'économie circulaire, l'agriculture urbaine et l'alimentation durable, la transition énergétique, les technologies sociales, les services à la personne et le tourisme responsable sont autant de domaines où l'innovation, l'impact social et la création d'emplois durables peuvent se conjuguer.
Par exemple, dans le secteur de l'économie circulaire, les jeunes entrepreneurs peuvent développer des solutions pour le recyclage des déchets électroniques, la création de meubles à partir de matériaux de récupération, ou la mise en place de systèmes de consigne pour les emballages. Dans le domaine de l'agriculture urbaine, ils peuvent créer des fermes verticales, des potagers sur les toits, ou des systèmes d'aquaponie. Dans le secteur des technologies sociales, ils peuvent développer des applications pour faciliter l'accès à l'emploi pour les personnes handicapées, ou des plateformes pour mettre en relation des bénévoles avec des associations locales.
Types d'entreprises ESS adaptés aux jeunes entrepreneurs : des statuts juridiques pour tous les projets
Les jeunes entrepreneurs ont le choix entre différents types d'entreprises de l'ESS, chacun ayant ses propres caractéristiques, avantages et contraintes. Les coopératives (SCOP et SCIC), les associations, les entreprises sociales, les entreprises d'insertion, et les structures d'aide par le travail (ESAT) sont autant de statuts juridiques adaptés aux projets à impact social et environnemental, permettant aux entrepreneurs de choisir la forme juridique la plus appropriée à leur projet, à leurs valeurs et à leurs objectifs.
Les coopératives, par exemple, sont des entreprises dont la gouvernance est démocratique et participative, où chaque membre (salarié, usager, partenaire) a une voix dans les décisions stratégiques. Les associations sont des organisations à but non lucratif qui agissent dans un but d'intérêt général et qui sont souvent financées par des dons, des subventions publiques ou des cotisations. Les entreprises sociales sont des entreprises qui intègrent l'impact social et environnemental dans leur modèle économique et qui recherchent un équilibre entre performance économique et utilité sociale. Les entreprises d'insertion embauchent des personnes éloignées de l'emploi et leur proposent un accompagnement personnalisé pour faciliter leur retour à l'activité professionnelle.
Ressources et accompagnement pour les jeunes entrepreneurs ESS : un écosystème en pleine croissance
Un écosystème de soutien se met progressivement en place pour accompagner les jeunes entrepreneurs dans l'économie solidaire, offrant un ensemble de ressources, de dispositifs d'accompagnement et de financements spécifiques pour les aider à lancer, à développer et à pérenniser leur projet. Des incubateurs et accélérateurs spécialisés dans l'ESS, des plateformes de financement participatif, des réseaux d'accompagnement, des dispositifs de mentorat, des formations dédiées, et des fonds d'investissement à impact sont autant d'outils à la disposition des jeunes entrepreneurs pour les aider à réussir dans l'ESS.
Par exemple, il existe plus de 200 incubateurs et accélérateurs spécialisés dans l'ESS en France, qui proposent des programmes d'accompagnement sur mesure, des formations, des ateliers, du mentorat, et un accès à un réseau de partenaires et d'experts. Les plateformes de financement participatif permettent aux jeunes entrepreneurs de collecter des fonds auprès du grand public pour financer leur projet, en échange de contreparties symboliques ou de parts dans leur entreprise. Des réseaux d'accompagnement tels que France Active, les CRESS (Chambres Régionales de l'Economie Sociale et Solidaire) et les boutiques de gestion proposent un accompagnement personnalisé et des conseils pour les jeunes entrepreneurs de l'ESS.
Les défis spécifiques et les solutions innovantes : surmonter les obstacles et consolider l'impact pour un avenir durable
Si l'économie solidaire offre de nombreuses opportunités et présente un fort potentiel de croissance, elle n'en demeure pas moins confrontée à des défis spécifiques, que les jeunes entrepreneurs doivent relever pour assurer la pérennité de leur projet et maximiser leur impact social et environnemental. L'accès au financement, le manque d'expérience, la complexité des démarches administratives et juridiques, la difficulté à mesurer l'impact social et environnemental, et la recherche d'un modèle économique viable sont autant d'obstacles à surmonter pour les jeunes entrepreneurs de l'ESS.
Cependant, des solutions innovantes et des dispositifs d'accompagnement se développent pour répondre à ces défis, allant des financements alternatifs (crowdfunding, investissement à impact) aux programmes de mentorat, en passant par la simplification des démarches administratives et la mise en place d'outils de mesure d'impact. La capacité des jeunes entrepreneurs à innover, à collaborer, à mutualiser leurs ressources et à s'adapter aux spécificités de l'ESS sera déterminante pour surmonter ces obstacles et construire un avenir durable pour leurs entreprises.
Difficulté à accéder aux financements : explorer des alternatives et mobiliser les acteurs de l'ESS
L'accès au financement demeure un obstacle majeur pour les jeunes entrepreneurs de l'ESS, en raison de la réticence des banques traditionnelles à financer des projets à impact social, considérés comme plus risqués ou moins rentables, et du manque de garanties ou d'historique financier des jeunes entrepreneurs. Les entreprises de l'ESS ont souvent des difficultés à obtenir des prêts bancaires classiques et doivent explorer des alternatives de financement, telles que les subventions publiques, les dons, le financement participatif, l'investissement à impact, et les prêts solidaires.
Environ 20% des entreprises de l'ESS ont accès à des financements bancaires classiques, tandis que le reste se finance grâce à des subventions publiques, des dons de particuliers ou d'entreprises, des plateformes de crowdfunding, des investisseurs à impact, des fonds d'investissement solidaires, et des prêts à taux zéro proposés par des organismes tels que France Active ou la Nef. Il est donc essentiel pour les jeunes entrepreneurs de l'ESS de diversifier leurs sources de financement, de mobiliser les acteurs de l'ESS, et de démontrer la viabilité économique de leur projet et leur impact social et environnemental pour convaincre les investisseurs.
Manque d'expérience et de compétences en gestion d'entreprise : s'entourer et se former pour développer son projet
Le manque d'expérience et de compétences en gestion d'entreprise peut représenter un frein pour les jeunes entrepreneurs de l'ESS, qui doivent acquérir des connaissances dans des domaines variés tels que la stratégie, le marketing, la finance, les ressources humaines, le juridique, et la communication. Les jeunes entrepreneurs peuvent avoir des difficultés à élaborer un business plan solide, à gérer les finances de leur entreprise, à recruter et à manager une équipe, à développer une stratégie commerciale efficace, et à se conformer aux réglementations spécifiques à l'ESS. Un accompagnement personnalisé, des formations adaptées, et le recours à un réseau de mentors et d'experts sont donc essentiels pour les aider à développer leurs compétences entrepreneuriales et à piloter leur entreprise avec succès.
Les programmes de mentorat permettent aux jeunes entrepreneurs d'être accompagnés par des entrepreneurs expérimentés qui partagent leurs conseils, leur expertise et leur réseau. Des formations en gestion d'entreprise, en marketing digital, en comptabilité, en droit des affaires, et en management sont proposées par des organismes spécialisés dans l'ESS, tels que les CRESS, les boutiques de gestion, les chambres de commerce et d'industrie, et les écoles de commerce. Ces formations permettent aux jeunes entrepreneurs d'acquérir les compétences nécessaires pour gérer leur entreprise de manière efficace et durable.
Complexité des démarches administratives et juridiques : simplifier et se faire accompagner par des experts
Les démarches administratives et juridiques peuvent s'avérer complexes, chronophages et coûteuses pour les jeunes entrepreneurs, qui doivent se familiariser avec les réglementations spécifiques à l'ESS, les statuts juridiques, les obligations fiscales et sociales, et les procédures de création d'entreprise. La simplification des démarches administratives et juridiques est donc une priorité pour faciliter la création et le développement des entreprises de l'ESS, et pour encourager les jeunes à se lancer dans l'entrepreneuriat social.
Certains pays ont mis en place des guichets uniques pour faciliter les démarches administratives des entreprises, des plateformes en ligne pour réaliser certaines formalités, et des dispositifs d'accompagnement juridique gratuits ou à faible coût. Il est également conseillé aux jeunes entrepreneurs de se faire accompagner par des experts-comptables, des avocats spécialisés en droit de l'ESS, et des conseillers juridiques pour les aider à naviguer dans les méandres des réglementations et à se conformer aux obligations légales.
L'avenir de l'économie solidaire : le rôle clé des jeunes dans la transformation économique, sociale et environnementale
L'économie solidaire est en pleine expansion et s'affirme comme un modèle économique d'avenir, capable de répondre aux défis sociaux, environnementaux et économiques de notre époque, et de contribuer à la construction d'un monde plus juste, plus durable et plus solidaire. Les jeunes entrepreneurs ont un rôle clé à jouer dans cette transformation, en apportant leur énergie, leur créativité, leur engagement, et leur vision d'un avenir plus responsable et plus inclusif.
De nouvelles tendances émergent dans l'ESS, telles que l'économie collaborative, l'innovation sociale, l'économie circulaire, les entreprises à mission, et les modèles économiques hybrides, qui combinent des sources de revenus diversifiées (vente de produits et services, dons, subventions, mécénat). Les jeunes sont à l'avant-garde de ces mouvements et contribuent à façonner l'avenir de l'économie solidaire, en inventant de nouveaux modèles d'entreprises, en utilisant les technologies numériques pour développer des solutions innovantes, et en mobilisant les communautés autour de projets à fort impact social et environnemental.
- **Économie Collaborative et Partage des Ressources :** Développer des plateformes de mise en relation entre particuliers, des communautés de partage de ressources, et des initiatives de consommation collaborative pour favoriser l'accès aux biens et aux services, réduire les coûts, et créer des liens sociaux.
- **Innovation Sociale et Design Thinking :** Utiliser des méthodes créatives telles que le design thinking pour concevoir des solutions innovantes, centrées sur les besoins des utilisateurs, et adaptées aux contextes locaux, pour répondre aux problèmes sociaux complexes.
- **Entreprises à Mission et Impact Social au Cœur de la Stratégie :** Intégrer l'impact social et environnemental dans la raison d'être de l'entreprise, définir une mission claire et mesurable, et s'engager à poursuivre cet objectif tout au long de l'existence de l'entreprise.
Développement de l'économie collaborative et du partage : une nouvelle façon de consommer, de produire et d'interagir
L'économie collaborative et du partage se développe rapidement, portée par les nouvelles technologies, les aspirations des jeunes générations, et la prise de conscience des limites du modèle économique traditionnel. Les plateformes de covoiturage, de location de logements entre particuliers, de prêt d'objets, de partage de compétences, et de financement participatif se multiplient, offrant de nouvelles opportunités pour consommer de manière plus responsable, réduire les coûts, créer des liens sociaux, et soutenir des projets à impact social et environnemental positif.
Des plateformes telles que BlaBlaCar, Airbnb, Le Bon Coin, et Ulule permettent aux utilisateurs de partager leurs ressources, de mutualiser leurs coûts, de se connecter avec d'autres personnes, et de soutenir des projets qui leur tiennent à cœur. Ces initiatives contribuent à une économie plus durable, plus solidaire, plus accessible, et plus respectueuse de l'environnement.
Essor de l'innovation sociale et du design thinking : des solutions créatives, participatives et centrées sur l'humain
L'innovation sociale et le design thinking sont de plus en plus utilisés pour répondre aux problèmes sociaux complexes, en proposant des solutions créatives, participatives et centrées sur les besoins des utilisateurs. Ces approches permettent de concevoir des produits, des services, des organisations, et des modèles économiques qui répondent aux besoins spécifiques des populations vulnérables ou marginalisées, et qui contribuent à améliorer leur qualité de vie, à favoriser leur inclusion sociale, et à renforcer leur autonomie.
Le design thinking, par exemple, est une approche créative qui permet de résoudre des problèmes en se mettant à la place des utilisateurs, en comprenant leurs besoins et leurs motivations, en testant des prototypes, et en itérant rapidement pour améliorer les solutions proposées. Les jeunes entrepreneurs utilisent cette méthode pour concevoir des produits, des services, ou des modèles économiques qui répondent aux besoins spécifiques des populations vulnérables ou marginalisées, et qui contribuent à améliorer leur qualité de vie, à favoriser leur inclusion sociale, et à renforcer leur autonomie.
Montée en puissance des entreprises à mission : un engagement fort et transparent pour un impact positif
Les entreprises à mission (ou "Benefit Corporations" dans le monde anglo-saxon) sont des entreprises qui intègrent l'impact social et environnemental dans leur raison d'être, et qui se donnent une mission claire et mesurable qu'elles s'engagent à poursuivre tout au long de leur existence. Ces entreprises inscrivent leur mission dans leurs statuts, mettent en place un comité de mission pour suivre la réalisation de leurs objectifs sociaux et environnementaux, et rendent compte de leur impact de manière transparente à leurs parties prenantes.
La France a adopté une loi en 2019 qui permet aux entreprises de devenir des "sociétés à mission", offrant un cadre juridique et une reconnaissance officielle à ce modèle d'entreprise. De plus en plus d'entreprises, y compris des grandes entreprises, adoptent le statut de société à mission, témoignant de l'importance croissante accordée à l'impact social et environnemental dans le monde des affaires, et de la volonté des entreprises de s'engager de manière concrète et transparente en faveur du bien commun.